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Question à… Victoire Dégez, conseillère en orientation et graphologue (1) Il importe de choisir un métier dans sa zone de facilité

Actuellement en terminale dans un lycée d’enseignement général, mon fils s’interroge sur son orientation post-bac. Je me sens assez démuni pour l’aider et l’accompagner. Par quoi faut-il commencer ?

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La construction d’une orientation amène à se poser trois questions. Tout d’abord qui suis-je ? En interrogeant des personnes de son entourage, le jeune peut appréhender quels sont ses talents et ses qualités évidentes. Comment agit-il ? Est-il tenace, débrouillard ? Comment réfléchit-il ? Comment entre-t-il en relation ? Est-il en retrait dans un groupe ou au contraire leader ? Aime-t-il rencontrer des personnes inconnues ou préfère-t-il rester dans un cocon familier ? Choisir un métier dans sa zone de facilité permettra de s’y sentir bien. Je vois des adultes souffrir de burn-out ou de maux de dos parce que leur profession ne s’accorde pas avec leurs talents. Des tests de personnalité ou la graphologie peuvent guider.

La seconde question est quel estmon désir très profond et lancinant ? À un lycéen qui me dit qu’il veut devenir comédien pour transmettre une émotion au public, j’explique qu’il peut l’appliquer dans d’autres métiers : avocat, homme politique… Ce désir doit être stable. Si le jeune n’a pas la maturité pour le définir, il devra choisir une voie suffisamment générale. Il est parfois difficile de se prononcer sur un domaine que l’on n’a pas expérimenté. Un stage peut y aider. Attention aussi à ce que le jeune exprime son désir et non celui de ses parents ! Une personne extérieure peut aider à opérer un discernement. Je reçois ainsi dans mon cabinet des enfants d’agriculteurs dont les parents ont à cœur qu’ils s’orientent vers un métier choisi en toute liberté.

La dernière question est quelle est la réalité ? L’aspect financier compte de manière prégnante : le budget à l’université n’est pas celui d’une école de commerce. Les contraintes géographiques peuvent également fermer des portes, tout comme la santé physique du jeune.

En clair, il s’agit d’encourager votre fils d’être positif, mais sans pour autant le bercer d’illusions. Tout en gardant en tête que réfléchir à son orientation, c’est penser plus largement au sens que l’on veut donner à sa vie.

Propos recueillis par C. Yverneau

(1) Auteur du Guide pratique et simple pour une orientation réussie, paru
aux Éditions­ Salvator en septembre 2020, 20 euros. Destiné aux parents
comme support­ de discussion avec l’adolescent. www.victoire-degez-conseil.fr/

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